


© Sabine Marie-Murgue - France 3 Bretagne
«Le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont.
Ce sont des espaces pré-psychologiques (...). Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes (...) tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu’il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible.»
Yves Klein
Je pense la représentation du paysage comme un lieu à la fois réel et imaginaire, sensible et
symbolique.
Durant dix années passées sur une île, mon immersion dans les éléments naturels a profondément influencé ma recherche artistique. Je traduis et exprime ce lien à la nature à travers la peinture, la sculpture, les installations, la photographie et la vidéo.
J’explore des formes et des couleurs qui deviennent des paysages intérieurs, constituant une
mythologie personnelle.
Le bleu, omniprésent dans mon travail, révèle des textures évoquant la géologie et des traces laissées par différents états de la matière. Cette relation intime avec le monde naturel nourrit ma création.
Le paysage, en mouvement perpétuel, disparaît à chaque seconde pour renaître,
transformé. Je le perçois comme différé, insaisissable. En dehors de cet instant passagé, il n’existera plus. C’est dans ces traces mentales que je puise pour créer, afin d’exprimer toute la puissance de la nature.
Mes immersions offrent une lecture introspective du paysage : nous sommes simultanément dans les profondeurs aquatiques, en flottaison sur l’horizon, et en apesanteur dans le ciel, dans un état hypnotique, méditatif et contemplatif.
Dans mes peintures circulaires intitulées Astres, Lunes, Terres, la rondeur des toiles évoque les cycles naturels et l’influence de la lune sur la nature. Ces œuvres traduisent le mouvement perpétuel de la vie, oscillant entre transformation et continuité.
En capturant l’éphémère et l’infini, j’aspire à créer un moment suspendu, où l’immensité de la nature dialogue avec notre monde intérieur. Cette démarche engage une réflexion sur la place de l’humain dans l’univers et l’interdépendance entre l’homme et la nature, essentielle et à préserver.
Valérie Windeck
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« Valérie Windeck absorbe littéralement les paysages puissants de son île, les infinies nuances de la mer et du ciel. Là encore, différents supports lui permettent d’appréhender et de travailler la richesse inouïe de cette couleur, peinture fabriquée à base de pigments, polaroids, vidéos. Ses univers bleus d’une profondeur quasi existentielle nous donnent à voir une nature jamais figée, constamment fluide et mouvante. Dans notre univers en
perpétuel mouvement, qui évolue vers sa possible destruction, le travail hypersensible de
Valérie, d’une simplicité apparente et toujours en quête d’épure, apaise et ressource tout en questionnant les paysages en devenir. »
Alain Julien
Commissaire d’expositions